Roger Judrin (1909-2000) est un écrivain et critique français.

Il fait ses études au lycée Henri-IV, suit en khâgne les leçons d'Alain et devient professeur en 1933. Marié en 1939, il est fait prisonnier en 1940 à Strasbourg, avant d'être envoyé en Poméranie au camp de Neubrandenbourg, duquel il finit par s'échapper. Il regagne la France et s'installe dès octobre 1941 à Compiègne, où il vivra jusqu'à sa mort. De cette date à 1970, il est professeur de Lettres classiques au lycée Pierre-d'Ailly.

Proche de Jean Paulhan, avec qui il entretient une longue correspondance, il collabore à partir de 1953 à la NRF. Il y publie des articles remarqués sur La Fontaine, Saint-Simon, Voltaire, Chateaubriand et Stendhal. Il s'affirme ainsi comme un grand critique, au regard aigu et au style incisif.

Écrivain discret mais fécond, il publie de nombreux ouvrages appartenant à des genres aussi variés que le roman, la nouvelle, la poésie, l'essai et la biographie. Parmi ces ouvrages, on peut retenir notamment une étude sur Montaigne, une biographie de Saint-Simon et un recueil de portraits politiques

Adoptant volontiers la forme brève, il publie des recueils d'aphorismes dans l'esprit des moralistes, des petits portraits philosophiques et littéraires ou des notations poétiques inspirées de la sagesse orientale (Boussoles, Ténèbres d'or, Printemps d'hiver).

Apprécié notamment par Morand ou Chardonne, lequel louait « un écrivain abrupt avec naturel » (Propos comme ça), il a été très lié à Marcel Arland et à Georges Perros. Après la mort de Paulhan, il a quitté Gallimard pour La Table ronde.

L'essentiel de son œuvre est édité par Gallimard, La Table ronde et les éditions Calligrammes, qu'il a contribué à fonder.

L’Académie française lui décerne le prix de l’essai en 1971 pour Journal d’une monade et autres essais, le prix Henri-Mondor en 1980 et le prix d’Académie en 1987 pour l’ensemble de son œuvre

 

Ancien élève de Roger Judrin, le donateur continua de rencontrer l’écrivain-professeur à son domicile compiégnois, leurs entretiens donnant lieu, lors de chaque rencontre, à la signature par l’auteur d’envois manuscrits sur ses livres.

Ces livres couvrent la quasi-totalité de l’oeuvre de Roger Judrin. Ils sont généralement en tirage de tête et beaucoup sont reliés par Loutrel, relieur d’art rouennais reconnu nationalement, Meilleur Ouvrier de France, chevalier des Arts et des Lettres.

 

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