Nous terminons notre mini-série sur les jardins de l’Oise par une super star : les Jardins de Chantilly, restaurés en 2009.

 

Dessiné à la fin du XVIIème (en 1663) par André Le Nôtre (1613-1700), jardinier de Versailles, pour Louis II de Bourbon, prince de Condé, le jardin à la française de Chantilly, constitue un exemple rare de plan dont l’axe est décentré par rapport au château. Le jardin n’est plus l’accessoire du château. Ici, le château n’est qu’un élément de la composition au sein d’un jardin.

Le Nôtre n’est pas à proprement parler l’inventeur des jardins réguliers mais il en a maîtrisé l’art de la composition et les a développés à l’échelle du territoire comme personne auparavant. Il a surtout fait preuve d’une audace et d’une inventivité inédite. Son rôle dans l’histoire des jardins a bien sûr été capital.

Le Nôtre a poussé l’art du jardin dans une dynamique architecturale incomparable. Ses œuvres combinent tous les matériaux nécessaires à l’édification d’une construction admirable, étoffée des jeux d’optique et de perspective comme personne n’en avait fait jusque-là. Sons sens de la symétrie à une échelle aussi vaste a servi de prototype pendant des siècles à travers toute l’Europe.

Les « jardins d’André Le Nôtre » sont le fruit du travail en commun de très nombreux intervenants s’adaptant aux impératifs du site. De jardins en jardins, Le Nôtre retrouve fréquemment les mêmes artistes travaillant au service de l’administration royale : les architectes (Le Vau, Gittard, Hardouin-Mansart) ; les sculpteurs (Lerambert, Coysevox, Girardon) ; les peintres (Le Brun et Poussin).

L’œuvre de Le Nôtre se propage dans toute l’Europe avant son décès en 1700, grâce aux voyageurs qui visitent ses jardins.

Le Nôtre n’a publié aucun manuel. Il n’a pas laissé d’écrit pédagogique, ni journal, ni mémoires. Il ne reste que quelques courriers adressés aux grands de son siècle. Ses jardins parlent à sa place et sont de merveilleux porte-parole.

Les jardins de Chantilly ne sont pas restés tels que le célèbre jardinier l’avait conçu. Le parc recèle de nombreux contrastes par les aménagements successifs qui ont marqué son histoire. Les miroirs d’eau, les parterres à la française et le grand canal occupent le jardin classique.

Le Grand canal, long de 2,5 km, constitué par la Nonette, canalisé par Le Nôtre dépasse de 600 mètres celui de Versailles.

Le Jardin anglais est quant à lui un bel exemple de l’art des jardins en vogue à la fin du XVIIIème siècle. Parsemé de fabriques (comme nous l’avons déjà vu pour le jardin d’Ermenonville), il développe toujours un buffet d’eau monumental dessiné par Le Nôtre. Ici, on cherche à sublimer la nature et imiter le plus possible son côté sauvage. La végétation y est dense. Il fut dessiné par l’architecte Victor Dubois (1779-1850) en 1819.

Le Hameau construit en 1774, et dessiné par l’architecte Jean-François Leroy (1729-1791), prend place dans un environnement boisé. Il est constitué de cinq petites maisons champêtres. Ce hameau a servi de modèle pour la conception du Hameau de la Reine à Versailles.

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